Verres et Techniques
TIFFANY
Solide, apparence de vitrail immédiate, permet de recycler des petites chutes de verre
Historique
Vers 1895, Louis Comfort TIFFANY (1848-1933) a révolutionné la technique de fabrication des vitraux et inventé des verres opaques d’une qualité spécifique, souvent utilisés pour fabriquer des abats-jour.
Depuis, son nom est devenu une antonomase, c’est à dire un nom propre devenu un nom commun. Ainsi, Tiffany s’applique tant à une qualité de verre qu’à une technique de vitrail. Le plomb, toxique, est remplacé par du cuivre soudé à l’étain, ce qui permet de réaliser des toutes petites pièces et de fabriquer des volumes.
Mais le travail est plus long pour le verrier : le verre est coupé de la même manière, mais en plus, il est meulé, serti et soudé sur tout son pourtour. Je réalise en moyenne 3 pièces dans une heure !
Technique
Dans un premier temps, les verres sont choisis parmi les fragments qui restent des grands vitraux, en fonction de leur compatibilité esthétique et de leurs formes qui doivent s’emboîter avec un minimum de retouche, afin de gagner du temps. Le dessin de la pièces finale est dessiné au feutre indélébile et les verres sont découpés.
Puis ils sont meulés afin d’enlever les aspérités qui risquent de blesser. Le meulage permet aussi de les ajuster précisément.
Ensuite, ils sont nettoyés, sertis avec un scotch spécifique en cuivre, décapés avec un acide, et soudé à l’étain sur tout le pourtour. Ensuite, une patine est appliquée afin que l’étain ne s’oxyde pas au contact de l’air.
FUSING
Historique
Technique
Le « fusing », de l’Anglais « fusion », consiste à incorporer l’une dans l’autre plusieurs épaisseurs de verre par la fonte, à une température de plus de 700 degrés, dans un four spécifique. Cette technique, maîtrisée depuis l’Antiquité dans de nombreuses contrées (Mésopotamie, Europe…) servait le plus souvent à décorer de la vaisselle. Le Fusing a été remis au goût du jour par des designers de la fin du XXe siècle, et des plateaux de table, des tableaux, des sculptures… ont été réalisées.
Contrairement au verre à bouteilles, celui des vitres ne se recycle pas aisément, et il ne faut pas en jeter les éclats, ni ceux des verres à boire cassés, dans les bacs de récupération : en effet, il fond à une température supérieure, et si on le mélangeait aux bouteilles, il « ressortirait ».
Le fusing répond ordinairement à de savantes équations qui permettent de calculer la durée de la cuisson, car il se pratique avec des verres spécifiques, auxquels le fabriquant a attribué un coefficient de fonte.
Vous lirez dans mes descriptions de bijoux que certains proviennent de casses lors de la cuisson : le verre que j’utilise n’est pas, à l’origine, destiné au fusing. J’ai donc quelques fois de bonnes (ou de moins bonnes) surprises car, dans mon souci de développement durable, je récupère des carreaux de vitres cassées, et réalise les fusings avec les fragments et les éclats colorés restant de mes grands vitraux.
MILLEFIORIS
Si le terme a été employé pour la première fois par le verrier britannique Apsley PELLAT en 1849, la technique remonte à l’Antiquité et de nombreuses civilisation l’ont maîtrisée. Actuellement associée à l’art des verriers de Murano en Italie, ces magnifiques petites fleurs, initialement fabriquées à partir de cannes de verre miniatures fusionnées, sont aujourd’hui réalisées avec des pâtes polymères, ce qui n’altère en rien leur finesse.
La technique de cuisson est la même que pour le fusing. Je monte les millefioris selon la technique de Tiffany ou, en toute sobriété, avec un anneau passé dans un orifice creusé à la meule.
BRELOQUES
La première fois que j’ai utilisé une breloque, c’était pour cacher un défaut du verre. Comme ce bijou a beaucoup plu, j’ai pris l’habitude d’en rajouter de temps en temps.
Elles m’ont permis de créer une ligne « Tendance masculine » qui reprend les emblèmes des métiers : plombier, charcutier, garagiste…
Quelles soient en métal, en pierre, en résine… Les breloques ne sont pas fabriquées dans mon atelier, mais sélectionnées pour leurs qualités esthétiques et leur solidité.
GRISAILLE SUR VERRE
Technique déjà maîtrisée au XIIe siècle, la grisaille consiste à peindre sur le verre, de préférence de qualité antique soufflé à la bouche, avec des oxydes, puis de chauffer la plaque à plus de 700° pour qu’ils s’incorporent dans la matière.
Dans un premier temps, je dessine les contours à la plume.
Ensuite, je travaille la grisaille en pixellisation : par exemple, le portrait de Shakespeare est monochrome, j’ai peint les zones claires en espaçant les points de peinture, et les foncées en les rapprochant. Cela permet de laisser passer plus ou moins de lumière pour obtenir les nuances.
Técnica ya dominada en el siglo XII, la grisalla consiste en pintar el vidrio, preferiblemente de calidad antigua y soplada a boca, con óxidos y luego calentar la placa a más de 700° para que se incorporen al material.
Primero, dibujo los contornos con un portalápiz.
Despues, trabajo en pixelación: por ejemplo, el retrato de Shakespeare es monocromático, pinté las áreas claras espaciando los puntos de pintura y las áreas oscuras juntándolas. Esto deja pasar más o menos luz para obtener los matices.
VITRAIL SERTI AU PLOMB
En effet, au long terme le plomb est toxique, surtout pour les vitraillistes qui l’utilise quotidiennement et qui risquent d’être atteints de saturnisme.
C’est pourquoi je ne l’utilise pas pour les bijoux.
Mais, pas de panique si vous avez un vitrail au plomb sur une de vos fenêtres.
Le plomb risque d’être interdit à l’horizon de 2030, ce qui pose d’énormes problèmes pour la restauration des vitraux d’église : l’étain, qui semble une alternative probable, coûte trois fois plus cher…
A suivre…